Nous n'avons pas, dans les pages qui vont suivre, la prétention de vous présenter un ouvrage historique. Restons modestes, notre club a toujours eu, certes, des ambitions en ayant comme but principal de pouvoir pratiquer le football. Peu importe, il s'agit surtout pour nous de faire revivre des souvenirs aux plus anciens et d'éviter que les événements importants qui font la vie du FC Billens ne sombrent petit à petit dans l'oubli.
Cet historique est forcément incomplet. Nous avons conscience de n'avoir pas pu tout dire, d'avoir oublié des noms, nous pensons notamment à tous ceux qui ont fait partie des comités, aux joueurs et entraîneurs, aux sponsors et généreux donateurs, aux fidèles supporters et à bien d'autres encore. Veuillez bien nous en excuser.
Au début du siècle passé, la pratique du football se généralise dans les villes suisses. La campagne est plus réticente. Ce sport amène certainement un bouleversement dans la vie des villages en obligeant les jeunes à se déplacer sans la surveillance de leurs parents. Même le corps enseignant ne voit pas ce sport d'un bon œil. D'autre part, le travail est rude et le besoin de défoulement se fait moins sentir que dans les villes.
A Billens, on en parle durant l'année 1956. L'hiver rigoureux, où la température descend à moins 27 degrés durant le mois de février, a anéanti la plupart des cultures. A ce moment-là, nous comptons 63 élèves à Billens et 43 élèves à Hennens. Lors de la dernière répétition du chœur d'hommes, avant Pâques, Alfred Maillard fait part à Alfred Raemy du souci des agriculteurs de voir 30 gamins jouer dans leurs prés. Ils envisagent de créer éventuellement un club, mais surtout de trouver un terrain de jeu pour ces jeunes. Des contacts se prennent et Francis Sugnaux, un des deux seuls de la paroisse à pratiquer ce sport propose à Alfred Raemy : "On compte sur toi, tu es en âge de résoudre les formalités et de persuader les gens . Tu connais pas mal le football, il faut que tu acceptes la présidence d'un comité.". Et nous voilà partis.
Tout n'est pas facile. Au début, il y a les "pour" et les "contre". Des pères cherchent à y détourner leurs fils, sous prétexte qu'ils risquent de se trouver en mauvaise compagnie. D'autres, au contraire, y voient un excellent passetemps et lui reconnaissent une valeur éducative. Des papas émettent la crainte qu'on donne naissance à une formation de "classe". Nos fils de paysans, disent-ils, ne pourront jamais jouer ou alors il n'y aura personne dans les étables pour fourrager le dimanche soir. Malgré toutes ces difficultés, un comité est formé en automne 1956, avec à sa tête un président plein de dynamisme et de doigté, en la personne d'Alfred Raemy, bien secondé par une poignée de mordus qui en veulent, Francis Sugnaux secrétaire, Francis Bourqui (peintre) caissier, Alfred Maillard et Joseph Reynaud. Un nouveau club est fondé en 1957.
L'état des finances est réduit à sa plus simple expression, soit la somme de Fr. 9,50 qui est le solde en caisse du club athlétique de Billens, hélas disparu et dont la majorité des gens ont encore en tête les fameux exploits.
Pour la recherche d'un terrain, des contacts sont pris avec M. Grossenbach à l'Electroverre de Romont, qui propose à M. René Bourqui de sous-louer une partie de terrain située en contrebas de la route du pont de chemin de fer. Celui-ci accepte la proposition contre une location de Fr. 180.- par année. La commune de Billens met à disposition un plan de sapins pour la construction des buts. Ces arbres sont abattus par le président et Francis Grandjean. Les appuis des buts sont faits avec des tuyaux de récupération et façonnés à la forge Jolliet. Afin d'améliorer les finances, une kermesse est organisée au café de l'Union et laisse un bénéfice de Fr. 56.-. Il faut plus que ça pour décourager le comité qui relance une 2ème kermesse, à l'école cette fois. Le résultat est nettement meilleur et se solde par un bénéfice de Fr. 550.-.
Après quelques matches d'entraînement, le premier match de championnat a lieu contre Romont II et se solde par une défaite du FC Billens sur le score de 8 à O. La première victoire met longtemps à choisir le camp de nos joueurs et se concrétise le 20 avril 1959, contre Siviriez (2 à 1). Les deux buts sont marqués par Francis Sugnaux, sur passe de Francis Bourqui du Grand-Pré. Tous ces valeureux footballeurs donnent le meilleur d'eux mêmes, évitant le mieux possible les différents écueils disposés sur leur passage, s'enrichissant chaque saison de nouvelles expériences.
En 1963 est créée une équipe de juniors A qui marquera l'histoire du club au début des années septante. Au vu de l'engouement de nos jeunes pour ce sport, deux équipes sont inscrites pour le championnat de 4ème ligue 67/68. L'expérience n'est pas renouvelée. Ayant été intégrés dans l'équipe d'actifs, les juniors apportent beaucoup sur le plan du jeu. Ils terminent 5 ans de suite au deuxième rang et les efforts du club sont récompensés par une promotion en 3ème ligue en 1971. Oh que ça été dur ! Champion de groupe, sans connaître la défaite, 14 matches et 27 points, les rencontres de promotion sont pénibles. Après deux défaites contre Ependes et Chénens, sans gardien, le plus jeune de l'équipe, Benoît Raemy est parachuté dans les buts à la place de Baby Mugny, suspendu. Ce dernier réintègre sa place pour le dernier match contre Riaz. Son retour est synonyme de victoire, ce qui nous permet de participer à un second tour. Cette formule de promotion n'a eu lieu qu'une fois et heureusement cette année-là! Lors du 2ème tour, l'équipe ne rencontre pas de problème. Deux victoires contre Attalens II et Riaz, ainsi qu'un match nul à Vuadens. C'est l'année de grâce du FC Billens, avec les Sugnaux, les Raemy, les Mugny, les Reynaud et leurs copains, qui sont les vedettes de l'époque, sous la houlette de leur entraîneur Séraphin Progin. Le public chaleureux afflue et le baromètre du club est au beau fixe.
Malheureusement, l'euphorie est de courte durée. L'année 1972 se solde par la relégation. Décimée par l'absence de plusieurs joueurs blessés, l'équipe n'arrive pas toujours à suivre le rythme imposé par ses adversaires. Toutefois, avec un brin de chance le sauvetage était possible, les matches perdus l'ayant été qu'avec l'écart d'un but à l'exception de deux rencontres. Malgré cette déconvenue le FC Billens repart pour une nouvelle course poursuite sans parvenir à réitérer l'exploit d'une ascension.
Après avoir joué 18 ans sur le terrain du Glaney, il est temps que le club ait une place de jeu bien à lui. Grâce à la compréhension des autorités communales, un arrangement est trouvé et le nouveau terrain est inauguré en 1975, sur l'emplacement actuel. C'est la même année que naît la "DEUX", qui est aujourd'hui encore une des pièces maîtresse de notre club.
Au vu du nombre important de jeunes habitants, c'est avec satisfaction que le club inscrit 2 équipes de juniors (A et C) pour le championnat 1973/74.
1976 voit la création de la 5ème ligue dont fait partie la deux dès le début. En 1978, c'est l'inauguration du vestiaire, qui fait du FC Billens. Le seul club de la Glâne à être équipé d'une telle installation à proximité du terrain de foot.
Ayant joué plusieurs fois les premiers rôles en 4ème ligue, la UNE est en mauvaise posture durant le championnat 78/79. Le comité a une décision importante à prendre à mi-parcours. Soit il prend le risque de tenter le sauvetage, soit il renforce la deux avec les meilleurs joueurs de la première équipe pour être promu et garder le statu quo. Il choisit avec bonheur la deuxième solution, ce qui donne un résultat rarissime: relégation de la une et promotion de la deux, vainqueur de Mézières au match de barrage.
1979 est une année importante pour les juniors, avec la création d'un regroupement comprenant les clubs de Billens, Romont, Siviriez et Villaz-StPierre.
Le 25ème anniversaire est fêté avec faste en juin 1982. le soleil n'est pas de la partie et les trois jours sont noyés sous des ondées.
Après avoir vécu quelques années tranquilles, les soucis pointent à nouveau à l'horizon. Le championnat 83/84 est pénible. Dernier de son groupe à la fin du 1er tour avec 5 petits points et le début du second tour n'étant pas meilleur, la culbute paraît inévitable. A quatre journées de la fin, il faut faire le plein de points pour être éventuellement sauvé. Se serrant les coudes, l'équipe de copains sous la houlette de Loulou Reynaud et Jean-Jo réussissent le miracle: 4 matches et 8 points, synonyme de sauvetage. Le dernier match disputé le 27 mai 1984 est encore dans toutes les mémoires
L'année suivante est plus tranquille mais le spectre de la relégation refait surface à la fin du championnat 85/86. Le rajeunissement du contingent provoqué par le départ de nos meilleurs joueurs, ajouté à l'absence prolongé du gardien sur blessure, ne sont pas la meilleure condition pour sauver l'équipe. C'est la relégation. Oh, pas pour longtemps! Ayant bien digérées cette déconvenue, les deux équipes sont candidates à la 4ème ligue l'année suivante. En effet, chacune d'elle se classe 2ème de son groupe. La Une est promue en 4ème ligue et la DEUX perd son match de barrage contre Estavayer-Ie-Gibloux .
Durant la saison 1990/91, la DEUX, composée en majeure partie de seniors, (moyenne d'âge 36 ans) s'offre le luxe de terminer 1er de son groupe de 5ème ligue, sans connaître la défaite. C'est la promotion en 4ème ligue. Toutefois, au vu de l'âge de ces valeureux joueurs, le comité et tous les joueurs prennent la sage décision de se désister en faveur de l'équipe suivante. Quelle belle aventure!
Durant la même saison, notre terrain ne pouvant pas être utilisé pour cause de réfection et d'agrandissement, nos équipes s'expatrient à Romont pour les actif et les juniors E et Siviriez pour les juniors D. Un grand merci à ces 2 club pour leur disponibilité et leur compréhension par la mise à disposition gratuitement de leurs installations. Une grande fête a lieu début juillet pour fêter les 35 ans et l'inauguration des nouvelles installations.
En 1999, suite à l'ouragan « LOTTARD », notre buvette est complètement détruite. Grâce à un président dynamique, Patrice Marchon, une nouvelle installation est construite dans des délais exceptionnels. La même année, notre 1ère équipe participe aux promotions pour la 3ème ligue mais hélas sans succès.
Depuis quelques années, plusieurs joueurs envisagent de former une équipe de vétérans. C'est chose faite en 2000. Celle-ci est formée de joueurs provenant de toute la région afin d'assurer un effectif suffisant. C'est une manière pour ces anciens joueurs de se rencontrer pour maintenir la forme, se rappeler aux bons souvenirs de leurs belles années footballistiques et de prendre un bon repas après le match. Malheureusement, après 6 ans d'activité, cette équipe est dissoute pour faute de combattant lors de la saison 2006-2007.
En 2001, nouvelle tentative pour une promotion en la 3ème ligue dont l'accès est refusé lors d'un match de barrage contre Schmitten à Granges-Paccots.
En 2003, c'est l'apothéose. Participation aux promotions de 3ème ligue pour la 3ème fois. L'équipe fanion doit gagner le dernier match l'opposant à Bösingen. Tout est mis en œuvre afin de réussir ; pancartes, cloches, même un pèlerinage à pied de 4 jours depuis Billens entrepris par le président, Jean-Claude Raemy, le vice- président, Serge Duc et d'un des sponsors, Jean-Marie Wicht. Récompense méritée pour Jacky et son équipe: le FC Billens est promu en 3ème ligue.
Au printemps 2004, la commune met à disposition du club 4 vestiaires flambants neufs, 2 vestiaires pour arbitres et un local de matériel qui font beaucoup d'envieux.
Après 2 années passées sans problème en 3ème ligue, avec bonheur et une multitude de souvenirs de rencontres épiques, la UNE se voit reléguée au terme de la saison 2005-2006. La DEUX faisant le chemin inverse en accédant à la 4ème ligue après une superbe saison couronnée d'une promotion.
Cette saison 2006-2007 est une période de transition suite aux départs et l'arrêt à la compétition de plusieurs joueurs.
Pour terminer ce petit historique, le FC Billens remercie toutes les personnes qui travaillent dans l'ombre pour le club depuis tant d'années et qui, elles aussi, ont permis au FC Billens d'être cinquantenaire. Nous pensons aux membres ayant fait partie des comités et à leur président, aux membres des « Amis du ballon », aux arbitres, entraîneurs, sponsors, aux donateurs de ballons, aux personnes qui entretiennent les équipements, aux responsables de la buvette, aux gens qui fauchent et marquent les terrains, aux supportrices et supporters, ainsi qu'à nos amis vaudois qui alimentent nos effectifs et participent à la vie associative du club. On en oublie certainement, nous voudrions leur dire à toutes et à tous un grand merci au nom du club qui leur en est très reconnaissant.
Vive le football et longue vie au FC Billens !
Un ancien président